Alors que la France fait face à une vague de froid, les structures ouvrent dans l’urgence des places pour les naufragés de la route. Malgré le plan Grand Froid mis en œuvre dans le pays, les conditions des sans-abris ne semblent pour autant, pas s’améliorer.
Le plan Grand Froid, c’est quoi ?
Le plan Grand Froid est mis en place par les préfectures de chaque département lors d’épisodes hivernaux trop rigoureux. Des messages de prévention sont alors diffusés pour alerter la population aux risques sanitaires (grippe, hypothermie, etc.).
Exemple de campagne durant le Grand-Froid
Les effectifs du Samu social (115) sont également renforcés, et le nombre de maraudes, rondes nocturnes auprès des SDF, est augmenté. Les centres d’hébergement vont aussi ouvrir de nouvelles places pour palier à l’importante demande.
Lorsque le froid devient extrême certains locaux comme les gymnases, salles communales, etc, sont alors utilisés comme abris.
Mais y a-t-il des inconvénients ?
Ce dispositif possède cependant de nombreux inconvénients.
En effet, bien que les places proposées soient supérieures à la normale, un grand nombre de sans-abris renoncent à faire appel au 115 pour avoir accès à un toit. Les locaux d’hébergement étant trop pleins, sales et où les vols sont monnaie courante.
Un centre d’hébergement d’urgence pour sans-abris – AFP PHOTO / ERIC FEFERBERG
Plus encore, le plan Grand Froid n’est en aucun cas favorable à une situation stable pour les SDF. Et pour cause, l’hébergement n’étant possible que de nuit et le plan ne s’étendant que du 1er novembre au 31 mars. Ainsi, les concernées sont mis à l’abri uniquement sur la période hivernale puis remis à la rue dès le 1er avril. Pour les personnes sans domicile fixe, cette situation est difficilement supportable et ne permet pas de traiter la situation sociale dans la durée.
De plus, cette politique est en fait mise en place au nom de la théorie de « l’appel d’air », cette dernière émettant l’hypothèse que l’ouverture de places aura pour conséquence une arrivée massive de personnes, des migrants notamment. Pourtant cette supposition n’a jamais été vérifiée et les conditions d’accueil ne s’améliorent pas.
Par ailleurs, la loi Alur de 2014 indique la continuité de la prise en charge et la non-remise à la rue. La fermeture de ces structures, sans solution pour les sans-abris, est donc illégale.