Ce 13 juillet, un accord dit « historique » , comprenant une enveloppe globale de 8,1 milliards d’euros, fut signé entre le Gouvernement et des syndicats médicaux pour améliorer d’une manière importante les conditions de travail pour les personnels hospitaliers.
Je m’y étais engagé, nous venons de le faire. Les carrières et salaires de nos personnels soignants qui ont tant donné pendant la crise sont revalorisés : https://t.co/qFvQWdQDhg
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) July 13, 2020
Le volet sur les carrières et les rémunérations se divise en trois protocoles d’accord : salaires, primes et indemnités. Faisons les points sur l’affaire.
Personnels paramédicaux et non médicaux : les grands gagnants en termes de subvention
Les médecins n’ont pas été les seuls ciblés par le plan du Gouvernement.
À l’issue du Ségur, c’est en effet une enveloppe offerte aux personnels paramédicaux et non médicaux, de 7,6 milliards d’euros qui a été décidée. Cette somme d’argent vise à revaloriser les rémunérations des personnels paramédicaux (infirmiers, aides-soignants, masseurs-kinésithérapeutes…) et des non médicaux (techniciens, brancardiers, agents administratifs…) pour un total mensuel de 183 euros net.
Cette hausse salariale dite « socle » s’ajoute à une révision des grilles de salaires pour certains métiers, qui induira selon le ministère de la Santé une hausse de salaire de 35 euros net en moyenne pour les agents concernés.
Par ailleurs, le Gouvernement s’engage à des majorations pour les heures supplémentaires ainsi que des mesures pour développer l’intéressement collectif. De nouveaux recrutements sont également envisagés, dont le nombre exact n’est pas encore donné mais qui s’élèverait probablement à « 15,000 de postes » créés, selon Olivier Véran.
À noter également l’enveloppe de 7,6 milliards d’euros pour les salaires du secteur privé, entrainant une hausse salariale de 160 euros net par mois.
Pour les médecins hospitaliers, également une augmentation
L’accord pour les médecins hospitaliers fut signé par trois syndicats et comprend une augmentation sensible des indemnités de « service public exclusif » .
Aujourd’hui à 490 euros brut par mois pour un temps plein avec un plafond de 700 euros pour ceux dont l’ancienneté est de 15 ans, cette indemnité passera à 1 010 euros pour tous les praticiens éligibles. Comme pour les hausses salariales des personnels non médicaux, l’augmentation des indemnités s’effectuera en deux étapes : une première en septembre et une deuxième en mars 2021.
Un budget de 100 millions d’euros est également consacré à la révision des grilles de salaires, prévue à compter du 1er janvier 2021. Celle-ci comprendra une fusion des trois premiers échelons et création de trois échelons supplémentaires en fin de carrière.
À cela s’ajoute les dispositions promises sur la formation et le statut des médecins. Ainsi, il a été décidé de mettre en place des visites médicales obligatoires et des mesures seront prises pour encadrer l’intérim avec un « respect strict » du « plafonnement des rémunérations » .
Internes et étudiants en médecine : une revendication de longue date exaucée
Il en est de même pour les internes, qui connaitront une augmentation des indemnités, portées au niveau du smic horaire, une revendication de longue date de l’industrie médicale. 124 millions d’euros y seront alloués.
Une enveloppe de 55 millions d’euros ciblera les étudiants en médecine, tandis que les étudiants de filières paramédicales recevront un coup de pouce de 20 millions d’euros.
Des critiques persistent
Malgré les augmentations salariales dites historiques des accords signés à l’issue de ce Ségur de la Santé, cela n’a pas apaisé les tensions dans l’industrie médicale.
Certains membres souhaitent ainsi une vraie amélioration et modernisation du système de travail, ce qui manque aux accords signés ce 13 juillet. La CGT (Confédération Générale du Travail), qui a refusé ainsi que la SUD de signer le Ségur, réclame 100 000 emplois supplémentaires dans les hôpitaux et 200 000 dans les Ehpads.