Depuis quelques semaines, un nouveau scandale secoue les Etats-Unis. En effet, un juge nommé à la Cour Suprême des Etats-Unis est accusé d’agressions sexuelles.

Qui est Brett Kavanaugh, l’accusé en question ?

Cet homme de 53 ans est un juge républicain de la cour d’appel des Etats-Unis. Le 9 juillet dernier, Donald Trump l’a nommé au poste de juge de la Cour Suprême. Cette instance, la plus importante aux Etats-Unis, est en charge du respect de la Constitution. Elle est composée de 9 juges élus à vie. Brett Kavanaugh a été nommé suite au départ à la retraite du juge Anthony Kennedy.

Brett Kavanaugh (Crédit photo : Chip Somodevilla)

Mais alors pourquoi y a-t-il un scandale ?

En fait, pour être définitivement élu, il a dû passer une audition devant le Sénat américain.  Celle-ci ayant commencé dès le 4 septembre.
Cependant, au même moment, un témoignage anonyme sur des violences sexuelles commises par Brett Kavanaugh est apparu dans les médias américains. Alors que ces derniers cherchaient l’identité de la victime, celle-ci s’est prononcée en public. Christine Blasey Ford, professeure d’université, affirme donc avoir été agressée sexuellement par le juge durant leur adolescence en 1982. L’homme de 53 ans s’est cependant vivement défendu.

Mais cette annonce a eu l’effet d’une bombe au Sénat où les tensions sont déjà exacerbées à cause de sa nomination. Le 27 septembre, la Commission judiciaire a donc entendu les témoignages de Mme.Ford et de M.Kavanaugh. Tandis que la professeure a rapporté les faits de son agression, le juge a démenti toute implication dans cette agression. Pourtant tous deux, sous serment, ont affirmé être certains de leurs propos.

Christine Blasey Ford (Crédit photo : Tom Williams-Pool)

Alors que l’élection de Brett Kavanaugh semblait se poursuivre malgré le témoignage, certains sénateurs et sénatrices, essentiellement démocrates, ont demandé une enquête du FBI. Le Président américain, Donald Trump, a donc ordonné cette « enquête complémentaire » d’une semaine au maximum, sous la pression des sénateurs. Repoussant ainsi la nomination jusqu’au vendredi 5 octobre. Pour ajouter à cette première accusation, deux autres femmes ont également porté plainte contre Brett Kavanaugh pour des agressions sexuelles qui se seraient déroulées dans les années 1980. Brett Kavanaugh a aussi rejeté ces accusations.

Une enquête accueillie avec scepticisme

Néanmoins, malgré le fait que Donald Trump est affirmé avoir donné « carte blanche » au FBI, de nombreux démocrates et quelques républicains ont montré leur doute face à une telle enquête. En effet, ces derniers avaient peur que l’enquête ne soit limitée qu’à certains témoins. De plus, médias et sénateurs pensaient que le FBI allait, de nouveau, interroger des témoins déjà entendus dans la précédente enquête.

La nomination était donc suspendue jusqu’au 5 octobre, passé ce délai, le Sénat avait la possibilité d’élire Brett Kavanaugh si aucune preuve n’était découverte.

A la date butoir, le FBI a donc rendu son rapport. N’ayant trouvé aucun nouvel élément, le Sénat a pu procéder au vote. Brett Kavanaugh a finalement été élu, samedi 6 octobre, avec une courte majorité (50 contre 48 voix).
Cette nomination offre une grande victoire au Président américain, puisque la Cour Suprême est désormais composée d’une majorité de conservateurs (cinq sur neuf).
Ainsi, le juge a aussi pu prêter serment samedi. Néanmoins, les avocats de Mme Ford ont regretté que cette dernière et M.Kavanaugh n’aient pas été interrogés par les enquêteurs du FBI.

Une élection très controversée

Si cette annonce a été vivement accueillie par Donald Trump, ce dernier déclarant que « C’est une soirée historique », plusieurs centaines de personnes, majoritairement des femmes, ont manifesté bruyamment leur désaccord pendant le vote, mais aussi pendant la cérémonie. Massés sur le parvis de la Cour suprême, certains manifestants ont été arrêtés par les forces de l’ordre tandis que les autres étaient éloignés du bâtiment.

Manifestation contre l’élection de Brett Kavanaugh (Crédit photo : Saul Loeb/ AFP)

Les démocrates, quant à eux, espèrent que cette affaire va mobiliser l’électorat féminin pour les élections de milieu de mandat, en novembre, leur permettant d’accéder à une nouvelle majorité.