Après l’assassinat de la journaliste d’investigation bulgare Viktoria Marinova le 6 octobre dernier, le milieu journalistique est au cœur d’une nouvelle disparition.

Une disparition inquiétante

Mardi 2 octobre, le journaliste saoudien Jamal Khashoggi a été porté disparu. Chroniqueur pour le Washington Post, il s’était exilé, en 2017, aux Etats-Unis pour des raisons de sécurité. Et pour cause, ce dernier était très critique du régime saoudien, dénonçant notamment la censure et la répression politique de la part de Riyad, capitale d’Arabie Saoudite.
Mais ce 2 octobre, celui-ci s’est rendu à l’ambassade saoudienne en Turquie, afin de récupérer des papiers pour son futur mariage, et n’ait pas réapparu depuis. C’est sa fiancée qui a prévenu les autorités ne le voyant pas revenir alors même que l’ambassade était fermée.

Des saoudiens mis en cause

D’après certains responsables turcs, il aurait en fait été torturé puis tué par quinze saoudiens, ces derniers étant arrivés d’Arabie Saoudite et repartis de Turquie le jour même.
Par ailleurs, le New York Times a révélé un élément important le 16 octobre. En effet, l’un des suspects saoudiens est un proche de Mohammed bin Salman, prince d’Arabie Saoudite, et certains des autres suspects auraient déjà fait partie des forces militaires saoudiennes.

Le prince Mohammed bin Salman (Crédit photo : AFP)

Si le Président turc, Recep Tayyip Erdogan, a demandé des images des caméras de surveillance de l’ambassade qui prouveraient que le journaliste a bien quitté les lieux, le Gouvernement saoudien a, quant à lui, affirmé que les caméras ne fonctionnaient pas ce jour-là et nie toutes les accusations. Mais il a cependant annoncé être prêt à coopérer dans l’enquête.
Ainsi, les locaux de l’ambassade ont été perquisitionnés lundi 15 octobre, par les autorités turques précédées par une délégation saoudienne.

Des conséquences à l’échelle internationale

Tandis que les relations entre la Turquie et l’Arabie Saoudite sont de plus en plus tendues, le Président américain a, quant à lui, accordé le bénéfice du doute à Riyad dans cette affaire, plaidant la présomption d’innocence. Mike Pompeo, le secrétaire d’État américain, a, en effet, rendu visite au prince saoudien, à la demande de Donald Trump le 16 octobre. Il est ressorti de ce rendez-vous en expliquant que le gouvernement saoudien niait toute implication dans la disparition.

Rencontre entre Mike Pompeo et le prince saoudien (Crédit photo : Leah Millis / AFP)

Néanmoins, de nombreux pays occidentaux comme le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France ont demandé une « enquête crédible » sur cette affaire.
De plus, de nombreux investisseurs qui devaient participer à la conférence Future Investment Initiative, organisée à Riyad fin octobre, pour discuter de l’économie mondiale, ont annulé leur venue.