Depuis quelques mois, le dialogue entre le Royaume-Uni et la Russie est de plus en plus tendu. Cette nouvelle affaire empire ainsi la crise diplomatique.

Le 4 mars dernier, l’ex-agent double Sergueï Skripal et sa fille ont été retrouvé inconscients. D’après les enquêteurs, ils auraient été empoisonnés par un agent toxique, le Novitchok. L’homme qui habite au Royaume-Uni depuis 2010 est un ancien agent du SVR (Service des Renseignements Russe) et du gouvernement anglais. Accusé en 2004 de « haute trahison » envers le gouvernement russe pour avoir donné des renseignements aux britanniques, il est arrêté et emprisonné, en 2006, pour une durée de 13 ans. Mais il trouve asile au Royaume-Uni lors d’un échange de prisonniers.

À la suite de cette affaire, la première ministre anglaise, Theresa May, a posé un ultimatum à Vladimir Poutine le 12 mars. Cette dernière affirme en effet que le responsable de cette attaque est la Russie. Et pour cause, le Novitchok est un poison développé par des chercheurs de l’ex-URSS durant les années 1970 et qui n’a aucune autre origine connue. Censé avoir disparu, à la suite d’un engagement à la fin de la Guerre Froide, la présence de ce poison reste troublante.

La Russie nie cependant toute implication dans cette affaire et réclame des preuves ou à défaut, des excuses. Toutefois, Mme May a accusé, ce 14 mars, le pays de “tentative d’assassinat“ et a mis en place des sanctions.

Ainsi, 23 diplomates russes ont été expulsés et les contacts bilatéraux ont été suspendus. Cela concerne aussi le ministre des Affaires Etrangères, Sergueï Lavrov, qui devait visiter le pays, et qui n’est désormais plus invité. Plus encore, aucun membre du gouvernement et de la famille royale n’assistera à la Coupe du monde de football de 2018, qui doit se dérouler en Russie.
La réponse de Moscou n’a pas tardé, puisque le gouvernement a annoncé l’expulsion de 23 diplomates britanniques et la fin du British Council. Cet organisme international est chargé des échanges éducatifs et culturels.

Face à cette situation, la France, les Etats-Unis, le Canada et quatorze pays européens ont aussi décidé d’expulser de nombreux diplomates russes. En réaction à ces décisions, Moscou dénonce une « provocation ». « Nous protestons fermement contre la décision de plusieurs pays de l’UE et de l’Otan d’expulser des diplomates russes » a notamment déclaré le Ministère des Affaires étrangères russe.

Une affaire donc à suivre dans les prochains mois, dès que les résultats de l’enquête seront connus.