À la suite d’un tweet de la ministre des Affaires Étrangères canadienne exprimant des inquiétudes face à la nouvelle vague d’arrestations de militants des droits de l’Homme dans le royaume, l’Arabie saoudite ne tarda pas à réagir.

Dans le tweet, la ministre Chrystia Freeland y exprimait la « grave préoccupation » du Canada après l’arrestation d’activistes saoudiens et demandait au royaume de « les libérer immédiatement ainsi que tous les autres activistes pacifistes des droits humains ».
Cette controverse tourne essentiellement autour d’une arrestation, celle de Samar Badawi, une militante saoudienne, se battant notamment pour les droits des femmes. Le gouvernement canadien demande ainsi la libération de Samar et de son frère Raif Badawi, un bloggeur qui milite pour les droits de l’homme, emprisonné depuis 2012, dont l’épouse vit au Québec avec ses enfants.

Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a affirmé le mercredi 8 août qu’il ne souhaite « pas avoir de mauvaises relations avec l’Arabie saoudite, un pays qui a une certaine importance dans le monde et qui fait des progrès au niveau des droits humains » mais il ajoute que « les Canadiens s’attendent à ce que leur Gouvernement parle clairement, fermement et poliment du respect des droits humains partout dans le monde, et nous allons continuer de le faire ».

D’un autre côté, l’Arabie considère les commentaires du Canada comme étant une ingérence dans leurs affaires. En représailles, le royaume a expulsé l’ambassadeur canadien et a rapatrié son propre émissaire en poste à Ottawa. Il a également annoncé la suspension de tous nouveaux échanges commerciaux avec le Canada, a annulé les vols directs vers Toronto et rappelé quelque 7000 étudiants saoudiens inscrits dans les universités canadiennes.